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Pratique

La tenue vestimentaire

Sensei en tenue de pratique La Iaïdo se pratique pieds nus et revêtu d'une tenue spécifique Keikogi ou Dogi ; laquelle comprend (i) une veste, souvent nommée à tort de Kimono, (ii) une large et longue ceinture Obi nouée autour de la taille sous le Hakama permettant de fermer la veste et de maintenir en place le sabre, ainsi que (iii) un pantalon flottant appelé Hakama, une sorte de jupe-culotte plissée, fixé au niveau du Obi par ses propres ceintures.

Le Keikogi de Iaïdo est le plus souvent de couleur blanche, noire, ou bleue indigo (la même que celle du Kendo), et ce, quel que soit le sexe, même si les femmes portent traditionnellement le blanc, tandis que les hommes, le noir ou le bleu ; la couleur grise est généralement réservée au professeur Sensei. Autrement, la couleur de la veste, du Obi et du Hakama peut tout à fait être la même ou différente, qui peut être d'ailleurs unie ou avec des motifs décoratifs. D'autre part, le port du Hakama ou la couleur du Obi en Iaï ne reflète pas le grade du pratiquant, mais relève uniquement l'aspect esthétique.

En complément, il est recommandé de disposer (iv) d'une paire de genouillères souples pour le travail au sol, ainsi que (v) d'une paire de Zori, tongs japonaises en paille de riz, pour les déplacements en dehors du Dojo.
 

Autour du Hakama

Les sept plis du Hakama - cinq devant et deux derrière - représentent symboliquement les sept vertus que doit posséder le Samouraï : humanité, bienveillance Jin, intégrité, honneur Gi, politesse, courtoisie Rei, courage, sagesse Chi, sincérité, honnêteté Shin, loyauté, dévotion Chu et respect, piété Ko.

Le pliage du Hakama est un véritable rituel, qui peut dépendre des écoles ou varier selon les individus, mais se décompose en général dans l'ordre ci-après :

Pliage du Hakama

Les armes d'entraînement

La pratique du Iaïdo implique le maniement d'armes en bois et d'armes blanches que sont : (i) le Bokken, sabre en bois rigide, traditionnellement de chêne blanc du Japon, pour tout exercice où l'usage du Iaïto ou Katana pourrait s'avérer dangereux, notamment, pour le travail avec le(s) partenaire(s), (ii) le Iaïto, réplique de Katana, dont la lame, composée de différents alliages chromés, n'est pas affûtée iso (iii) le Shinken, le sabre réel, ou encore, le Katana, le véritable sabre de fabrication japonaise : forgés, trempés, polis, ces derniers sont toujours tranchants, donc potentiellement (très !) dangereux. C'est l'une des raisons que la ZNKR n'impose leur manipulation qu'à partir du 5ème Dan !

Selon le décret n°95-589 du 6 mai 1995 (version consolidée au 17 novembre 2007), les sabres sont classés dans les armes de 6ème catégorie. Par conséquent, le port de Iaïto ou Shinken / Katana est interdit, ainsi que leur transport sans motif légitime. Il est donc indispensable que ces armes d'entraînement soient rangées dans leur housse bien fermée lors des déplacements extérieurs accompagnées des pièces justificatives : carte de membre, licence et passeport sportifs.
 

Autour du Katana

Le Katana, à forme courbe et à un seul tranchant, est porté dans son fourreau à gauche de soi, glissé dans la ceinture Obi et les ceintures du Hakama, tranchant dirigé vers le haut. C'est une arme de taille (i.e. pourfendre par le tranchant) et d'estoc (i.e. transpercer par la pointe).

Le Samouraï et son sabre ne font qu'un, au travers de la lame, se reflète l'âme du guerrier. Lorsque celui-ci maîtrise son sabre, il parvient à maîtriser son âme... Telle est l'allégorie du Katana dans l'histoire et dans la culture du peuple japonais. De bout en bout, du manche à la pointe, dans le moindre détail, chaque élément du Katana possède sa propre importance, sa propre appellation :

Anatomie du Katana

 

L'esprit du Iaïdo

" La juste place d'un sabre est dans son fourreau "
- Proverbe japonais -

Hokusai - La grande vague de Kanagawa (1831) Le Iaïdo est avant tout un art martial, un art de la vie issu d'un art de la guerre, où le Katana est considéré juste comme un prolongement de soi. L'adversaire réel n'existe pas en Iaï, le véritable ennemi est l'envers de soi-même. Il s'agit donc d'un combat sans merci contre son propre ego, c'est contre soi-même que l'on doit combattre. Au cours de cette confrontation au réel de soi, c'est bien la construction identitaire et la conscience de soi, ainsi que l'harmonie et l'unité du corps et de l'esprit que l'on recherche.
 

Autour de la spiritualité de l'art

Certains des concepts exposés ci-dessous sont d'ores et déjà mentionnés en introduction...

Le terme (i) Zanshin signifie l'attitude de vigilance active envers l'adversaire, que le guerrier doit constamment conserver face à un danger potentiel ou avéré, tant au niveau physique que mental, dans le temps et dans l'espace. Cela se traduit concrètement par un état mental de concentration intense (mais ne doit pas être apparent, juste ressenti !) et par une posture de garde attentive face à l'ennemi, en particulier, après une attaque ou contre-attaque portée à son adversaire ; même si elle est jugée suffisante et satisfaisante au premier abord, il faut toujours demeurer, mentalement et physiquement, alerte, prudent et conscient afin d'être prêt à agir de nouveau si nécessaire.

Quant au (ii) Mushin, " le vide mental ", cette notion, qui semble controversée au premier abord, vise un état de détachement total entre l'esprit et le corps. Au combat, ce concept est souvent assimilé à la faculté d'agir, réagir et d'interagir avec perfection, maîtrise et domination. Ladite capacité relève en quelque sorte plus de l'instinct que de l'intuition, plus du réflexe que de la réflexion. Dans cette continuité, s'inscrivent aussi les notions de (iii) Hoshin, état d'esprit flexible et libéré de toute pensée, permettant une perception optimale de l'environnement et un jugement adéquat de la situation, vs. (iv) Shinshin, état d'esprit occupé et confus, néfaste pour la prise de décision et la faculté d'agir.

D'après Takuan Soho, grand maître de Zen du XVIIème siècle :
" The mind must always be in the state of 'flowing', for when it stops anywhere that means the flow is interrupted and it is this interruption that is injurious to the well-being of the mind. In the case of the swordsman, it means death. When the swordsman stands against his opponent, he is not to think of the opponent, nor of himself, nor of his enemy's sword movements. He just stands there with his sword which, forgetful of all technique, is ready only to follow the dictates of the subconscious. The man has effaced himself as the wielder of the sword. When he strikes, it is not the man but the sword in the hand of the man's subconscious that strikes. "
[Extrait de son ouvrage The Unfettered Mind - L'Esprit indomptable]

Les (v) Shikai recensent les quatre états mentaux déficients que le guerrier doit absolument bannir, notamment lors du combat : surprise Kyo, peur Ku, doute Gi, confusion Waku. En revanche, il doit assurer une " présence permanente de l’esprit " (vi) Hei Jo Shin ou (vii) Fudo Shin (dont le sens de l'action et la finalité de l'engagement sont également proches de l'état mental Mushin), afin de pouvoir agir efficacement.

Esquisse de Samouraï Fudo Shin:
A spirit of unshakable calm and determination,
courage without recklessness,
rooted stability in both mental and physical realms.
Like a willow tree,
powerful roots deep in the ground
and a soft, yielding resistance against
the winds that blow through it.

Le concept (viii) Seichu No Do, Dochu No Sei se traduit littéralement " mouvement dans l'immobilité, immobilité dans le mouvement ". Au combat, cette locution signifie que l'apparence immobile de la posture du corps doit exprimer l'énergie vitale et la force mentale en constant mouvement à l'égard de l'adversaire, si bien qu'il se sent réellement menacé ou en danger ; a contrario, une certaine sérénité et lucidité d'esprit doivent se manifester par le biais d'une action de mouvement, quoi qu'elle soit, un simple déplacement ou une attaque, contre-attaque portée à l'adversaire.

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